Inactivité professionnelle : procrastination ou action ?

Date de publication : 28 février 2024

Rédactrice : Séverine BREVET

Temps de lecture : 3 minutes

Redoutée par de nombreux salariés, les phases d’inactivité professionnelle sont souvent source de stress, d’anxiété. On se sent à part, différent des autres, c’est alors que les questions existentielles et les doutes surviennent.

Souvent subies, ces phases sont rarement agréables. Elles s'accompagnent d’une remise en question profonde et nous confrontent à la sensation du vide, pas toujours évidente à gérer. On passe d’un agenda overbooké à des plages horaires totalement libres, ce qui peut totalement nous désorienter.

Mais alors comment gérer au mieux ces périodes d’inactivité professionnelle ?

S’accorder la liberté d’être inactif.ve

Si cette période d’inactivité est à l'initiative de l’employeur, l'impact émotionnel est fort. Le choc psychologique causé par le licenciement ou la rupture conventionnelle se manifeste par de la honte et de l’humiliation. C’est un vrai traumatisme qui reste souvent tabou, notamment pour des personnes qui se définissent par leur travail. 

Le travail est souvent ce qui constitue notre identité, même si on ne l’aime pas.

Le mode de vie est aussi impacté. Les chômeurs sont représentés par des statistiques mais l’expérience émotionnelle est complètement mise sous cloche.

Le sentiment peut être alors double : d’un jour à l’autre, on se sent rejeté par l’organisation et par la société.

La charge émotionnelle doit être prise en compte dans le sens où rien ne doit être décidé ou fait trop tôt.  Il faut du temps pour s’adapter à cette nouvelle réalité : l’inactivité professionnelle. Et le temps est différent pour chacun.

Le premier réflexe pourrait être de trouver un job très vite, de saisir la première opportunité pour rentrer dans la norme de la société, plutôt que de prendre le temps de se poser pour réinventer sa vie professionnelle.

Et pourtant, c’est le moment de vous écouter et de construire un projet qui vous ressemble.

Vos différentes expériences professionnelles vous ont permis de cotiser au chômage et de bénéficier d’’allocations en cas d'inactivité professionnelle. Ces aides sont là justement pour vous permettre de subvenir à vos besoins en cas de licenciement ou de fin de contrat.

Elles sont financées par les contribuables, dont vous faites partie.

Vous êtes simplement en train de bénéficier d’un service que vous avez en partie financé.

La perspective n’est elle pas différente ainsi ?

Vous ne faîtes pas “rien”

De nombreuses personnes s’imaginent que traverser une période d’inactivité professionnelle, c’est traverser une période de vide, où on ne fait rien, où on est assis dans son canapé devant Netflix.

Mais la réalité est toute autre : on ne fait pas rien quand on est en inactivité professionnelle !

On peut être en train de : 

  • reprendre des forces, de se reconstruire après un burn-out ou des problèmes de santé

  • se former sur une nouvelle compétence

  • réaliser un bilan de compétences pour faire un point sur sa carrière et les prochaines étapes de sa vie professionnelle

  • chercher une nouvelle opportunité professionnelle

  • choisir un nouveau métier

  • changer de voie

  • lancer un projet entrepreneurial

Les possibilités sont multiples.

Ces activités prennent beaucoup de temps et d’énergie et laissent peu de place à l’ennui.

Et si nous changions de regard sur l’inactivité professionnelle ? Pour la voir comme : 

  • une reconnexion à soi

  • une pause pour mieux rebondir

  • une étape pour tourner la page

  • une opportunité de s’ouvrir à de nouveaux horizons

  • une chance pour redonner du sens à votre vie professionnelle

  • un premier pas vers plus d’épanouissement et d’équilibre.

Comment parler de cette période d’inactivité ?

Que ce soit aux repas de famille, entre amis ou en entretien d’embauche, on se demande souvent comment mettre en valeur cette période de notre vie.

En effet, les autres n’ont pas toujours un regard bienveillant sur les moments d’inactivité professionnelle et les remarques peuvent nous blesser.

Ces réflexions sont souvent le reflet des injonctions que les autres s’imposent. Un recruteur.se qui n’est pas bien dans son travail, un ami.e épuisé.e qui ne s’autorise pas à lâcher prise. 

J'ai personnellement traversé cette situation, et j'ai été étonnée par les réactions de certaines personnes de mon entourage, empreinte de jugement. J’ai rapidement compris que l’inactivité professionnelle ne rentrait pas dans leurs cases, cela suscitait de la peur chez eux mais c’était leur réalité et non la mienne. J’ai pu ainsi m’en détacher.

Alors ignorez-les et tracez votre chemin !

N’hésitez pas à être vous-même en partageant les raisons de votre inactivité professionnelle et en expliquant ce qui s’est réellement passé. Vous n’avez pas à avoir honte d’avoir repousser vos limites jusqu’au burn-out, d’avoir osé quitter une situation professionnelle qui vous rendait malheureux.se, d’avoir subi une situation de harcèlement ou d'avoir été licencié.

Rappelez à cette personne  que ces circonstances arrivent malheureusement de plus en plus souvent, cela peut effectivement susciter de l'empathie chez votre interlocuteur. En exprimant vos sentiments et en décrivant la réalité de la situation, vous favorisez une compréhension mutuelle plutôt qu'un jugement sévère. La communication ouverte et empathique peut souvent conduire à un soutien accru de la part des autres. 

Vous l'aurez compris, tout le monde traverse des phases de doute, d’échec et d'inactivité. Vous avez tout à fait le droit d’avoir la vôtre et de l’assumer.

Un accompagnement, que ce soit un bilan de compétences ou un coaching, peut vous aider à transformer cette période en une étape positive dans votre parcours professionnel.